Translate

mardi 16 octobre 2012

Du niveau d'étrangeté des récits d'OVNI : l'exemple de Yukon (1996)



 Dans son texte, l'hypothèse sociopsychologique : ce qu'elle est et ce qu'elle n'est pas, Jacques Scornaux présente quatre constatations d'ordre général qu'il considère comme gênantes pour les défenseurs d'hypothèses extraterrestres en ce qui concerne les OVNI :
  1. la continuité entre l’ordinaire et l’extraordinaire : il y a une continuité parfaite entre les confusions les plus banales, où l’objet observé est parfaitement reconnaissable sous le vocable d’ovni dont l’a gratifié le témoin, et les cas les plus complexes avec apparition d’entités et effets physiques divers. Cette continuité incite fortement à penser que l’on a affaire, quand on passe à de plus hauts niveaux d’étrangeté, à des différences de degré d’un même phénomène d’interprétation erronée et non à des différences de nature.
  2. l’indiscernabilité entre cas identifiés et non identifiés : les cas qui ont pu être identifiés de façon certaine, souvent d’ailleurs par des ufologues classiques, présentent à tous points de vue les mêmes caractéristiques que les cas qui demeurent non identifiés. La seule différence est la présence ou l’absence d’une explication. Pourquoi alors supposer que le résidu de cas inexpliqués relève d’un phénomène distinct ? D’autant plus que les ufologues reconnaissent que c’est parfois par pure chance qu’ils ont pu trouver l’explication, qui n’était a priori pas évidente du tout… Le désaccord entre croyants sur la composition du résidu inexpliqué offre aussi une belle confirmation de cette indiscernabilité.
  3. le non-resserrement des caractéristiques quand on sélectionne les « meilleurs » cas : les ovnis présentent des caractéristiques extrêmement variables d’un cas à un autre. Or quand on établit des critères de sélection des meilleurs cas non identifiés, en termes de nombre de témoins, d’évidences physiques, d’étrangeté, etc., on ne constate aucune convergence vers des caractéristiques plus précises : les cas dits « béton » présentent des aspects aussi variables que les cas moins bien attestés, ce qui ne serait pas le cas s’ils relevaient d’une cause distincte.
  4. La préexistence dans notre culture de toute la thématique ufologique : qu’il s’agisse des formes, prouesses et effets physiques des ovnis ou des types d’extraterrestres et de leurs comportements allégués, y compris les enlèvements de Terriens auxquels ils procéderaient, tout se trouvait déjà dans des productions culturelles récentes (science-fiction) ou anciennes (récits légendaires ou folkloriques). Pour être honnête, je dois préciser que les sceptiques ne sont pas à l’origine de ce dernier constat, car les croyants l’avaient fait avant eux, sciant ainsi allégrement la branche sur laquelle ils sont assis. Mais ils s‘étaient bien gardés d’en tirer les conclusions logiques : pour eux, l’intelligence responsable des ovnis adapte ses manifestations au contexte de l’époque et se manifeste par l’intermédiaire de notre culture. Ben voyons, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

J'aimerais revenir un temps sur un point inhérent à ces constatations d'ordre général. Et plus précisément, sur le fait que le degré ou parfois même le très haut degré d'étrangeté contenu a priori dans un récit et témoignage d'OVNI n'est pas un argument, ni un critère suffisant, pour indiquer ou pouvoir prétendre que l'on serait en présence d'un phénomène assurément non-conventionnel ou exotique. Et illustrer ceci par l'exemple d'un cas qui était considéré, selon certains "experts" et jusqu'à il y a encore quelques mois, comme l'un des dix meilleurs cas d'OVNI en terme d'évidences, voire de preuves, à présenter à la communauté scientifique - et donc cas en faveur de l'hypothèse de la visite d'engins extraterrestres ou en faveur d'hypothèse(s) exotique(s) connexe(s) - .

En 2005/2006, le producteur et réalisateur Canadien de films et de documentaires, Paul Kimball, qui connait très bien l'ufologie, sélectionna un panel mondial d'ufologues-enquêteurs parmi les plus réputés dans le microcosme ufologique. Il demanda à chacun d'entre eux de lui donner la liste des cas d'OVNI qu'ils considéraient comme "les meilleurs de tous les temps". Il pondéra les résultats en assignant une valeur selon le rang obtenu d'un cas dans la liste d'un expert.
Apparemment, pas moins de soixante-dix cas différents obtinrent au moins une fois la faveur d'un expert. On constate donc une assez grande variabilité inter-individuelle dans cette tâche consistant à désigner "les meilleurs cas", ceci montrant à nouveau le caractère hautement subjectif de l'ufologie et son manque de cohérence interne et d’homogénéité. Nous aurons sans doute l'occasion de revenir sur ce point "crucial" du manque de cohérence interne en ufologie, à l'occasion d'autres billets.
A la fin de cette procèdure, il résulte ainsi une liste des dix cas considérés comme les meilleures évidences ou preuves OVNI, le sous-entendu étant donc probablement "en faveur d'un phénomène exotique derrière les OVNI".
A partir de son sondage d'experts, Paul Kimball réalisera en 2007 un documentaire, intitulé Best Evidence: Top Ten UFO Cases.

Parmi les 10 meilleurs cas "de tous les temps", figure donc en rang #8 celui dit de Yukon (1996) qui consiste en plus de vingt-deux témoins indépendants ayant observé un OVNI au dessus du territoire Yukon (Canada), en cette nuit froide du 11 décembre 1996, engin qu'ils estimaient plus grand qu'un stade de football. Je vous propose de visionner le cas :



Le cas de Yukon classé #8 meilleur cas d'OVNI de tous les temps dans le document de Paul Kimball.


Ou encore en janvier 2007, dans un documentaire intitulé It Came From Heaven (Cela Vient Du Ciel).

L'émission “It Came From Heaven”, Giant UFO in Yukon Territory, pour Canada APTN, 21 janvier 2007.

Le cas depuis 1996 a fait l'objet de nombreuses émissions "sensationnalistes" consacrées aux OVNI, d'articles ufologiques, tant dans les média "papiers" que sur la toile ; le cas a été également le centre d'intérêt de nombreuses discussions au sein de forums spécialisés, par exemple sur Above Top Secret. C'est ce genre de cas que l'on considère donc comme très solide, "béton", chez les tenants/croyants en l'hypothèse d'engins extraterrestres nous visitant (ou en faveur d'autres explications exotiques).

Les témoins furent particulièrement (et légitimement) ébahis du spectacle qui s'offrait à eux, décrit comme le passage d'un immense vaisseau-mère, avec des rangées de lumières ou encore éclairant le sol à l'aide de projecteurs, se déplaçant sans bruit et lentement. Un témoin indique également que l'intensité lumineuse à l'intérieure de sa voiture aurait faibli ou encore que le rythme de la musique qu'elle écoutait sur son radio-K7 aurait ralenti. La vidéo de Paul Kimball retrace l'évènement tel qu'il a été allégué, à partir de différents récits de témoins.
On comprend aisément que ce cas figure en bonne place dans le sondage réalisé auprès d'experts et que le cas représentait pour eux une évidence/preuve en faveur d'engins extraterrestres nous visitant. Et pourtant...

En avril 2012, James Oberg, un ancien de la NASA s'intéresse presque par hasard au cas. En effet, aux alentours du 4 avril, le sceptique britannique et astronome Ian Ridpath demande au travers d'une liste internet réunissant quelques "UFO-sceptiques" si un d'entre eux aurait des informations ou des pistes explicatives à proposer concernant ce cas fort réputé. A l'époque, James Oberg est en Asie et n'a que trop peu de temps à consacrer au cas. Mais à son retour, Oberg contacte le célèbre expert en satellite Ted Molczan et lui détaille le cas. Et là, stupeur : aussi surprenant que cela puisse paraître, l'expert trouve presque facilement le candidat parfait et bien prosaïque, avec calculs à l'appui et déclare :

 Dessin par un témoin du passage de l'OVNI au-dessous de la "Grande Casserole" de la Grande Ourse (Big Dipper).


Reconstitution assistée d'un logiciel par Ted Molczan du trajet de la ré-entrée du booster de Cosmos 2335 ce 11 décembre à 8.26 PM (Pacific Standard Time).


Reconstitution par l'astronome amateur (et ami !) Thibaut Alexandre en utilisant les derniers paramètres orbitaux de Cosmos 2335 à l'aide du logiciel JSatTrack, à la date du 12 décembre 1996 à 4h27 TU (donc dans la soirée du 11 décembre, heure locale).

Le candidat et les calculs de Ted Molczan seront également confirmés par Harro Zimmer sur la liste SeeSat.

La "méprise" et l'étonnement des témoins sont tout à fait légitimes. Et comme je l'écrivais ailleurs :
Ce type de ré-entrée semble vraiment très impressionnant...
La seule chose que je peux en dire modestement, c'est que je ne suis "pas étonné" qu'un tel stimulus bien réel, à 150/250 km de distance, d'une longueur de plusieurs dizaines de kilomètres en réalité, avançant de 5 à 10 km par seconde en réalité (si je ne m'abuse moi-même), soit perçu ainsi : estimé comme très proche, estimé de cent à deux cents mètres de longueur, et estimé comme très lent, parfois de la vitesse de la marche à pied ; et que parfois on le "soucoupise".
Quel spectacle que cela doit être vraiment !
 Robert Sheaffer tente également de montrer ce qui se passe chez les témoins de ce type de ré-entrée. Notamment pourquoi les témoignages présentent (légitimement) un très haut niveau d'étrangeté a priori et qu'est-ce qui peut se passer "cognitivement" du stimulus réel (la ré-entrée) à une réponse (ce qui est témoigné). 
Par exemple, à propos des rangées de lumières témoignées : le booster se désintègre en un train de débris irréguliers, et ceci est alors perçu comme un pattern ordonné de "lumières" appartenant à un seul et même objet solide. 

J'ajouterais que ceci n'est guère surprenant, ni très nouveau, vu sous l'angle de la psychologie de la forme (gestaltisme) et ses principes, notamment ici la loi dite du destin commun. Rappelons ces lois :

  • La loi de la bonne forme : loi principale dont les autres découlent : un ensemble de parties informe (comme des groupements aléatoires de points) tend à être perçu d'abord et automatiquement comme une forme. Cette forme se veut simple, symétrique, stable : une bonne forme.
  • La loi de continuité : des points rapprochés tendent à représenter des formes lorsqu'ils sont perçus. Nous les percevons d'abord dans une continuité, comme des prolongements les uns par rapport aux autres.
  • La loi de la proximité : nous regroupons les points d'abord les plus proches les uns des autres.
  • La loi de similitude : si la distance ne permet pas de regrouper les points, nous nous attacherons ensuite à repérer les plus similaires entre eux pour percevoir une forme.
  • La loi de destin commun : des parties en mouvement ayant la même trajectoire sont perçues comme faisant partie de la même forme.
  • La loi de familiarité : on perçoit les formes les plus familières et les plus significatives.

A propos du fait que l'on trouve souvent dans les témoignages que les étoiles étaient cachées par l'objet, alléguant un caractère solide à celui-ci, les observateurs voient en fait un long train de débris en train de se désintégrer, mais l'intensité lumineuse des débris est bien plus élevée que celles des étoiles, si bien que celles-ci sont difficiles, sinon impossibles à voir derrière la ré-entrée.

Et Robert Sheaffer de conclure dans son billet :
Ici nous avons à nouveau un excellent exemple de témoignage extraordinaire (un OVNI vaisseau-mère géant) résultant d'un phénomène parfaitement ordinaire (même si rare). De là, l'existence de témoignages extraordinaires ne suggère pas l'existence d'objets extraordinaires. Il est parfaitement possible d'obtenir des témoignages extraordinaires à partir d'objets ordinaires.
 Pour ma part encore, je dirais que ce qu'il se passe ici cognitivement relève aussi de la "désambiguïsation cognitive", en ce sens qu'en cas de stimulus flou, rapide, fugace, ambigu ou encore jamais perçu auparavant, notre perception est alors dirigée par les concepts. On parle de processus "top-down" en Anglais ou encore de processus descendants, c'est à dire des processus cognitifs qui utilisent des connaissances et qui influencent la perception. 
Dans de tels cas perceptifs "ambigus", on peut "projeter" consciemment ou inconsciemment des concepts à propos de ce stimulus que l'on a pas réussi à identifier pour un certain nombre de raisons (parce qu'il est prosaïque, mais il se présente sous des conditions particulières ; parce qu'il est ambigu ; parce qu'il est incertain ; parce qu'il est nouveau ; par ce qu'il est équiprobable ; etc.). C'est d'ailleurs ainsi sans doute que l'on peut rendre compte des innombrables cas de méprises par de tels processus cognitifs descendants dits d'élaboration ou de transformation projectives (Voir à ce sujet le texte de Rossoni, Maillot & Déguillaume notamment à partir de la page 4, chapitre mis en ligne de leur ouvrage Les OVNI du CNES:30 ans d'études officielles 1977-2007).
Il est démontré en psychologie cognitive que nos intérêts, nos dispositions et attitudes ont un effet direct sur notre perception : une large part de ce qui est perçu est en fait principalement déduit.
De nombreuses études montrent aussi (et la casuistique ufologique fourmille de tels cas) que des témoins peuvent "voir" des choses et des détails de façon très précise et sincèrement, qui étaient en réalité absents. Nous tendons donc à voir (ou à entendre) ce que nous nous attendons à voir (ou à entendre).

Elizabeth Loftus développe également dans Eyewitness Testimony,  - et en s’appuyant sur un corpus expérimental - qu'il existe quatre types d'attentes influant la perception : les attentes culturelles et les stéréotypes, les attentes liées aux évènements passés, les préjugés personnels et enfin les attentes momentanées ou temporaires. Si un de ces facteurs entre en jeu pendant la perception, il l'influence et la modifie en ce sens que ce qui est perçu est "déformé" afin de se conformer à nos attentes. C'est également ce qui se passe en cas de stimulus "trop court", ambigu, peu clair, incertain, jamais vu auparavant, etc. 
Ajoutons à cela que n'importe quel récit ou témoignage (la remémoration) est un produit qui a subi l'influence de ce que l'on s'attendait à voir, de ce qui serait "raisonnable" de voir, de ce qu'il est possible de dire -ou non - à la personne qui va recueillir le récit. Et donc, les choses se complexifient encore entre la perception à proprement parler du stimulus et la remémoration, où de nouvelles variables cognitives et facteurs divers vont influer sur le produit recueilli (le récit, le témoignage). Se remémorer, c'est un peu plus s'éloigner de ce qui a été réellement perçu, si je peux dire. Autrement dit, une remémoration, ce n'est pas "instancier" en mémoire une sorte d'instantané photographique de ce que l'on a perçu. Trop souvent, les "ufologues" ne considèrent pas le témoignage comme on le considère dans les sciences humaines expérimentales (psychologie cognitive, criminologie, Histoire, etc).

Enfin, toujours en matière de témoignage, certains mécanismes peuvent conduire à ce que le récit recueilli soit en fait ce que le psychologue D. H. Rawcliffe introduit comme terme, celui de la falsification rétrospective. Dans mon livre, Roswell : Rencontre du Premier Mythe, je l'avais traduit/résumé ainsi comme :
     [..] une histoire où, à partir d’une situation ordinaire, certains mécanismes psychologiques et sociologiques sont mis en œuvre et font que l’on commence à raconter des faits extraordinaires, qui sont repris ultérieurement avec des embellissements et des élaborations ultérieures de telle façon que, seuls, les points en faveur de l’extraordinaire sont mis en avant, tandis que les points ordinaires sont laissés de côté. C’est la version sensationnelle qui reste mémorisée, renforçant la croyance ou l’opinion qu’il s’agit d’une affaire extraordinaire.
La falsification rétrospective agit comme un processus consistant à raconter une histoire extraordinaire à partir de certains faits ordinaires, mais que l’on déforme ou que l’on embellit dans le temps. Les embellissements comprennent des spéculations, des amalgames avec des événements survenus à des moments ou dans des lieux différents, mais également l’incorporation de matériels à l’histoire issus de la culture ambiante (légendes urbaines, livres, films, entretien guidé consciemment ou non, etc.) sans tenir compte de leur exactitude ou de leur plausibilité. On invente de façon consciente ou inconsciente des éléments qui correspondent au résultat souhaité. L’histoire originale et ordinaire se remodèle avec des points extraordinaires mis en valeur, tandis que les points défavorables et ordinaires sont abandonnés. La version déformée (et fausse) devient un faux souvenir (annexe 17) d’autant plus que les acteurs sont auto-renforcés dans leur croyance par d’autres éléments : nouvelles interviews guidées consciemment ou non, partage de la même opinion avec d’autres, etc.
Des protocoles expérimentaux directement liés à l'ufologie ont parfois été mis en place. Le document suivant est particulièrement intéressant sur ce point (il est en Allemand, mais l'image suffira amplement à comprendre ce qu'il se fait). Allez directement vers 4:30 dans la partie 2 (merci à "Sébastien" d'avoir signalé ce document) pour découvrir un protocole mis en place par le sociologue et géographe Edgar Wunder. L'expérience montre bien que de tels processus d'élaboration et de transformation projectives ont été mis en œuvre par les sujets sur des stimulus prosaïques ambigus ou encore sans réelle signification, qu'ils ont parfois, si je peux dire, "soucoupisés".

***

Enfin,  on ne peut pas s'empêcher de comparer le cas de Yukon avec la ré-entrée du 5 novembre 1990 qui a donné lieu à une avalanche de témoignages d'OVNI de type "vaisseau-mère" avec des projecteurs, cas "mythique" sur lequel nous aurons l'occasion de revenir et de partager les sources sceptiques à disposition, notamment les travaux de Robert Alessandri.
Dans la casuistique ufologique, il existe également un autre cas célèbre de ré-entrée ayant donné lieu à des témoignages d'OVNI, de façon tout à fait légitime, tant un tel "spectacle" doit être étonnant : il s'agit de la ré-entrée de Zond IV le 3 mars 1968. Là encore, il est vraiment intéressant de lire les récits qui présentent (légitimement encore une fois) un haut degré d'étrangeté a priori, alors qu'il ne s'agit que d'un objet prosaïque non-identifié.
Je signale aussi l'excellente page de Tim Printy où l'on trouve tout un tas d'informations sur des cas d'OVNI et les ré-entrées atmosphériques.

A noter aussi que Ted Molczan aurait sans doute identifié une ré-entrée atmosphérique très récemment encore comme potentiel candidat prosaïque pour un autre cas d'OVNI, Marocain cette-fois, nuit du 18 au 19 septembre 1976, comme nous l'a signalé Thibaut Alexandre dans le lien précèdent.  Ajout : j'apprends que la ré-entrée est confirmée par Haro Zimmer.
Récemment encore, Thibaut et Robert Alessandri semblent avoir été capables d'expliquer le cas d'observation de Nuku Hiva, du 22 octobre 1988, PAN D du GEIPAN (observation inexpliquée malgré les éléments en possession, selon la classification en vigueur de l'organisme) par la ré-entrée de l'étage supérieur de la fusée Proton ayant servi à lancer Raduga 22. L'explication détaillée se trouve sur le forum UFO-Scepticisme.

Reconstitution via le logiciel JSatTrak réalisée par Robert Alessandri de la ré-entrée de l'étage supérieur de la fusée Proton ayant servi à lancer Raduga 22 (SL - 12 R/B(1).


Le cas de Yukon a fait également partie du dossier consacré aux OVNI du numéro 95 hors-série de Science & Vie Junior (Août 2012) consacré aux phénomènes étranges et pour lequel j'ai eu l'honneur d'être consulté.




Ce cas majeur de l'ufologie, que certains experts considéraient comme l'une des dix meilleures évidences ufologiques pouvant indiquer que nous serions visités par des "soucoupes volantes" (ou en faveur d'autres hypothèses non-conventionnelles) est désormais expliqué. Seuls, certains "ufomanes" essaieront de recourir à des explications ad hoc pour tenter de maintenir le contraire (comme ils le font à propos de la ré-entrée du 5 novembre 1990, un phénomène exotique parasitant, "mimétisant", profitant, de telles ré-entrées...)
Ce cas - qui n'est pas le seul à démontrer cela, et nous aurons sans aucun doute l'occasion d'y revenir - montre également que le niveau d'étrangeté a priori au sein des récits d'OVNI n'est pas un bon, ni suffisant, argument ou indicateur en faveur du caractère exotique d'un stimulus perçu par des témoins.

Au total, à partir d'objets plus ou moins ordinaires en réalité, nous pouvons obtenir, souvent très légitimement d'ailleurs, des descriptions et des récits tout à fait extraordinaires.


Gilles Fernandez, Copyright octobre 2012.





Aucun commentaire: