Translate

mardi 4 février 2014

A Propos de Quelques Photos considérées comme d'Authentiques Manifestations du Phénomène Hessdalen.

ATTENTION : il s'agit d'une Version de Travail / Draft visant à être modifiée, améliorée, enrichie.


Ce billet est un résumé et archivage de certaines analyses, remarques, suggestions menées au sein du forum UFO-Scepticisme ou trouvées sur d'autres plates-formes concernant certaines photos alléguées comme des captures du phénomène Hessdalen (HP).

*
**
***

Les lumières d'Hessdalen ou Phénomène Hessdalen (Hessdalen Phenomenon en Anglais, H.P.) seraient des phénomènes lumineux inexpliqués observés dans la vallée d'Hessdalen, en Norvège. Et parfois "capturés" photographiquement. Nous ne cherchons pas à ridiculiser ces chercheurs, il y a après tout peut-être un authentique phénomène inexpliqué ou nouveau là-bas, ou non, mais ceci reste à prouver scientifiquement. Cependant, si l'on se borne à analyser certaines des photographies présentées ici et là comme des "preuves" ou "évidences" de ce phénomène, et si l'on se borne à la simple analyse photographique, y compris à l'endroit de celle des photographies qui est considérée comme la meilleure, il semble bien que certains "artefacts" bien connus des photographes pourraient les expliquer ou potentiellement les expliquer, ainsi que des stimuli conventionnels et prosaïques...

*
**
***

Une analyse d'ElevenAugust concernant la photographie du 21-12-2013 figurant sur le site Project Hessdalen :

La Photographie Originale.

L'analyse résumée par l'image suivante :


Commentaire :
Il y a en fait trois artefacts dans l'image {1; 2; 3}, tous parfaitement alignés dans le grand axe du n°2 et passant par le centre du cercle matérialisé à l'aide de l'arc visible en 3.
Le tout est parfaitement typique d'un banal phénomène de lens flare (encore!), toujours possible même si la source lumineuse est hors-champ... 
De l'autre côté, hors-champ, se trouve le soleil... 

Une analyse de Dominique Caudron concernant l'une des plus fameuses photographies (dé)montrant un flou de bouger manifeste :

La photographie originale, pour une meilleure résolution, allez sur http://karmadeloco.files.wordpress.com/2010/10/hessdalen-spectro.jpg

Le commentaire et l'analyse de Dominique Caudron (visitez sa page et notamment ce travail d'érudit concernant les prodiges célestes !) :
Je me suis basé sur la photo dont j'ai donné l'url, de 2400 pixels de large, et je l'ai réduite à 800 pixels, ce qui est suffisant
En comparant avec les autres photos connues, on voit que la photo a été recadrée: il y a plus d'étoiles à gauche sur la photo ci dessous.On y voit aussi sous l'objet principal ce qui ressemble à un lens flare, ce qui nous permettrait de trouver le centre de la photo, car une source d'une telle intensité doit bien avoir laissé un lens flare quelque part.
Mais en comparant avec la photo prise juste avant, on voit que cette tache de lumière est annotée comme étant la lumière du camp de Finså. Par contre il y a un tiret verdâtre non identifié sur la gauche, qui pourrait bien être le lens flare recherché. Si lens flare il y a, on doit aussi en trouver un pour l'extrémité droite de la traînée. De fait, on trouve effectivement quelque chose d'à peine visible. Si cette identification est bonne, le recoupement permet de trouver le centre du cliché. (nous remplaçons la première image, erronée sur la position du lens flare).


Les étoiles forment un petit tiret incliné, qui correspond assez bien à une orientation vers l'O-S-O, et à une exposition de l'ordre de 30 s, mais certaines étoiles sur la gauche sont fantômes, elles n'ont pas cet aspect de tiret, appelons les des "échos", elles correspondent à une double exposition, visibles seulement pour les étoiles les plus brillantes.
Les spectres sont intéressants en ce qu'ils nous permettent de détecter des étoiles et objets hors champ. Quand le bleu est au dessus, l'objet est au dessus du spectre, et inversement.
Le spectre de la trainée principale montre aussi un phénomène intéressant: il contient du jaune, cela n'étonnera personne, sauf ceux qui ont déjà vu un vrai spectre, et qui savent que le jaune n'existe pas dans le spectre. En réalité, on passe du vert à l'orange. Le jaune est en fait un mélange de vert et d'orange, et lorsqu'on voit du jaune dans un spectre, c'est que l'image est suffisamment large pour que le vert et l'orange se recouvrent dans le spectre. Ceci confirme la remarque d'Elevenaugust: il y a plusieurs objets.
Voyons maintenant la reconstitution par Stellarium (le carroyage est de 5°) :
Elle nous confirme que certaines étoiles, sur la gauche, sont bien des artefacts: il n'y a pas d'étoiles brillantes entre 20 Oph et 23 Oph, comme sur la photo. Et nous trouvons aussi, en dehors du champ, des étoiles qui correspondent aux spectres visibles dans le champ. Nous pouvons donc annoter la photo avec le nom des étoiles (nous avons mis systématiquement les appellations standard des catalogues, avec lettre grecque ou chiffre).

Nous avons déjà vu que la distance entre les objets et leurs échos correspond à la longueur de la traînée. Il y a mieux; l'aspect de la traînée, avec sa chicane caractéristique se retrouve sur la traînée des étoiles, visible au moins pour delta Ophiucus. Nous avons augmenté le contraste pour mieux le faire ressortir.

 Donc, c'est clair, toute cette pseudo trajectoire n'est qu'un effet de bougé, qui atteint près de 10 °, séparant une pose fixe, ou les étoiles montrent des tirets, et une pose plus courte, où les étoiles montrent une petite tache. Apparemment, l'appareil a été retiré, ou s'est désolidarisé de son support avant la fin de la pose. Il aurait été plus honnête pour les photographes de ne pas utiliser cette photo. N'importe quel astronome amateur éviterait de publier une photo aussi ratée.
Dominique Caudron propose alors la séquence de bougé possible :
La pose a commencé et les étoiles ont dérivé lentement vers le bas et vers la droite.
Des objets lumineux sont apparus à droite, dans une direction comprise entre Oméga Serpent et  Epsilonn Serpent, soit dans l'azimut 256° environ.
Le photographe a alors rapidement fait tourner l'appareil de 10° vers la droite, pour les avoir au milieu du champ, D'où les traînées sur les objets et sur les étoiles. Puis la pose a continué quelques secondes, provoquant une double exposition en bas à gauche, où le ciel a cessé d'impressionner, la montagne ayant pris sa place.
Comme les objets paraissent plus lumineux à gauche qu'à droite, c'est que le temps d'exposition à gauche, quoique de quelques secondes était supérieur au temps d'exposition à droite. Ce qui confirme que le photographe a fait tourner l'appareil dès qu'il a vu apparaître les lumières.
On pourrait reconstituer le timing comme suit :
0 s début de la pose, l'appareil pointant vers l'azimut 247° environ
23 s apparition des lumières dans l'azimut 256° environ
24 s, le photographe fait tourner l'appareil vers la droite pour centrer les lumières
25 s la scène s'enregistre avec les lumières au centre
30 s fin de l'exposition
Bien sur la seconde n'est pas sure. Ce pourrait être aussi 0, 24, 25, 26, 30
Néanmoins nous savons que le phénomène était dans l'azimut 256 °, environ.
Il tente une reconstitution du "phénomène" sans bougé :



A ElevenAugust de rajouter :
Sur une des photographies bien connues de Hessdalen un effet de bougé, que j'ai amplement expliqué. Je reprends ce que j'ai dit. Ce qui est certain, c'est qu'il y a au moins trois sources lumineuses assez fortes, ponctuelles, et animées par ce qui ressemble fortement à un mouvement artificiel causé par un bougé (et donc de concert), durant une (probablement petite) partie du temps de pose.
Vous noterez en effet que les trainées lumineuses, surtout celles situées le + à gauche, présentent exactement le même aspect, typique d'un bougé de la caméra durant la pose.
Seules les lumières les plus fortes montrent ce bougé, car ce sont les seules qui "impressionnent" durablement le capteur de l'appareil, toujours durant une certaine partie du temps de pose, là où le bougé est appliqué, et ce contrairement aux étoiles de l'arrière-plan, dont la luminosité est comparativement trop faible, et qui restent ponctuelles.
Ces étoiles impriment ainsi leur luminosité propre sur le capteur durant le reste du temps de pose, où les lumières ne sont pas encore (ou ne sont plus) présentes et pendant qu'il n'y a plus de bougé (ou pas encore, tout dépend à quel moment du temps de pose le bougé est appliqué).
J'ai déjà vu des photographies exhibant des effets semblables, et en particulier celle-ci, issue du MUFON CMS et prise en Roumanie en octobre 2013:
Avec IPACO, nous avons pu démontrer au MUFON et à McDonald, aussi incroyable à première vue que cela puisse paraître, qu'il ne s'agissait que d'un avion... les trois feux blancs d'atterrissage fixes étant animés d'un mouvement de bougé de l'opérateur, mais pas le feu stroboscopique rouge sur le fuselage, éclairant le côté des réacteurs, et capturé une seule fois durant le temps de pose... lors de la phase "on" de son clignotement, bien entendu.
Il y a aussi celle-ci et concernant une photographie prise en 2010, montrant un simple lampadaire présentant un effet de "filé", tandis que le paysage alentours reste net :

Ici, le photographe avait baissé son appareil à la fin du temps de pose, pensant que la prise de vue était terminée, le paysage ambiant étant déjà "imprimé" sur le capteur CCD de l'appareil, et seule la lumière la plus forte (celle du lampadaire) continuant de "l'imprimer" jusqu'à la fin du temps de pose.On notera d'ailleurs l'aspect en "pointillés ou tirets" de la trainée lumineuse, typique d'un éclairage urbain 50Hz.Dans ces deux cas, un effet combiné de temps de pose et de mouvement produit l'illusion de mouvement du sujet photographié, ce qui est à priori d'autant plus difficile à comprendre ici que d'autres éléments du paysage restent fixes, mais qui est pourtant bel et bien ce que j'appellerais un "concours de circonstances photographiques".

Notons qu'une autre analyse est en cours sur cette photographie (parfois considérée comme "la meilleure") et un candidat prosaïque/conventionnel sera proposé.

La photographie de Gilberto Forni :

La photographie originale.

La photographie a été prise dans la nuit du 19 au 20 septembre 2012. Manuel Borraz, sur la liste de discussion EURO-UFOLIST constate que la photographie est possiblement encore un bouger de l'appareil durant le temps de pause (15s à 30s, mais 15s en tenant compte des données EXIF) avec pour conséquence un doublet de "lueurs". Mais quelles pourraient être "ces lueurs ?
L'astronome amateur Thibaut Alexandre remarque que la constellation de Persée est visible en haut et à droite, ceci permettant peut-être de trouver les candidats.
Or, à 20h40 (TU), Jupiter, Capella, Persée et d'autres étoiles étaient visibles dans le ciel :


Dans un premier temps, "Sébastien" permet l'identification suivante :


On remarque en regardant à côté de Jupiter (sur la reconstitution Stellarium plus haut), une étoile sur sa droite (Aldébaran). Si l'axe de prise de vue, propose Eric Maillot, a bougé 3 fois au début de cette pause de 15 secondes, on pourrait sans doute expliquer ce qui s'est passé ici. On aurait ainsi 4 fois le couple Jupiter + l'étoile et une trace/traînée de bouger. L'effet des nuages pouvant masquer ces astres, la photo apparaîtrait comme plus surprenante encore.
Voici un agrandissement de la partie nous intéressant :

Autrement dit, Jupiter serait liée au bouger, les autres points étant possiblement des duplications en bouger + la traînée que cela entraîne. La reconstitution du bouger avec les clones d'astres que cela entraîne par Thibaut Alexandre :


Le blog Espagnol tenu par Juan Carlos Victorio analyse d'autres photos :

La "fameuse" photographie avec spectre de l'Eglise.

Manuel Borraz à nouveau suggéra qu'il s'agirait de lens flares (reflets sur l'objectif) + flou de bouger, comme proposé ici :

Eric Maillot, en 2009 sur un sujet de notre forum consacré aux reflets dans l'objectif (mais il le fît bien avant sur une autre plate-forme, vraisemblablement en 2008), arrivait à la même hypothèse/candidat "lens flare" :


Autrement dit, ce mystérieux phénomène ne serait que le reflet dans l'objectif de l'appareil photographique du dispositif lumineux de l'Eglise. Comparaison trouvée sur cet article de l'Encyclopédie du Paranormal :

Une autre photographie assez célèbre est potentiellement expliquée sur le blog de J.C. Victorio :
La fameuse photographie.

Une autre source (vidéo) leur permet d'obtenir de précieuses indications :

A nouveau, une explication en terme de lens flares (reflets sur l'objectif) apparaît comme hautement probable et explicatives de ces "mystérieuses" lueurs :

Mais quid de ce qui est dénommé par les chercheurs comme un "Plasma Ray" ? :

A nouveau, il semble qu'il n'y ait rien de guère mystérieux ici, comme le propose Manuel Borraz. Il propose l'hypothèse d'un oiseau ou bien d'un insecte, passant très proche de l'appareil photographique, laissant une traînée du fait de la vitesse d'obturation, illuminé par la lumière du campement, un "artefact" assez classique en photographie. Un exemple de cet effet avec des oiseaux :


Un autre exemple, cette fois-ci avec des insectes (mites) :


Une autre analyse photographique et hypothèse conventionnelle proposée par Ole Jonny Braenne considérée comme "une bulle d'énergie" ou "H.P." qui ne se révélerait n'être qu'un reflet du soleil couchant (lens flare). Le format de celle-ci étant "bâtard", elle a certainement été redimensionnée.

La photographie originale.


Voici l'analyse de cette photo par ElevenAugust :

Dans cette photographie, nous avons probablement affaire à un phénomène de lens flare, qui n'est qu'un reflet parasite apparaissant dans le jeu de lentilles de nombre d'objectifs d'APN, particulièrement lorsqu'une source lumineuse se trouve dans ou à proximité immédiate du champ de vision de l'appareil.

Ces reflets parasites sont facilement décelables en ce sens qu'ils se trouvent pour la grande majorité d'entre eux, situés à l'opposé, optiquement parlant, de la source lumineuse. 
Ils peuvent se matérialiser géométriquement sur l'image selon un axe de symétrie centrale passant par le centre de cette image et traversant à la fois la source lumineuse et son reflet.
Cependant, dans notre cas comme dans nombre d'autres similaires, le supposé reflet indésirable ne semble pas se trouver dans cette configuration, mais décalé, soit plus près ou plus loin du bord de l'image que ne l'est la source lumineuse elle-même.
Ceci s'explique par le fait que bien souvent, les personnes utilisant ces images les recoupent par commodité, ou parfois à des fins de trucage.
Or, il existe des indices qui permettent de penser qu'une telle image a bel et bien été recoupée, et en particulier, outre la présence d'une source lumineuse, le simple calcul du ratio de l'image longueur/largeur (ou hauteur).
Ce ratio, pour la très grande majorité des images produites par les APN est soit de 1.33, 1.5 ou 1.77 (16/9é).
Si le ratio d'une image ne tombe pas dans l'une ou l'autre de ces valeurs, vous pouvez être quasi-certain que l'image a été recoupée. Cependant, dans certaines rares images, ce ratio peut-être cohérent, mais ne pas refléter la réalité. 
En effet, dans notre cas présenté ici, il est un peu supérieur à 1.77, ce qui pourrait s'expliquer si l'image a été prise au format 16/9é mais les autres indices (présence d'une source lumineuse, forme et aspect de "l'ovni" semblable à ceux de flares...) laissent à penser qu'il est possible qu'il s'agisse en fait d'une image au ratio 1.33 ou 1.5. 
Afin de le vérifier et de confirmer ou infirmer cette hypothèse, nous allons voir ici comment il est possible de reconstituer de façon assez fidèle le format de l'image d’origine et ainsi démontrer (ou pas) qu'il s'agit bien d'un phénomène de "lens flare".
Les trois premières étapes consistent à:
1- Repérer l'objet
2- Tracer une ligne droite reliant l'objet (ou son centre si possible) au centre de la source lumineuse
3- Relier et mesurer en pixels sur deux horizontales la source lumineuse au bord vertical qui lui est le + proche d'une part, et l'objet au bord vertical qui lui est également le plus proche d'autre part :

Pour une image animée, merci de cliquer sur le lien suivant : http://imageshack.com/a/img716/5046/ltid.gif

Les deux étapes suivantes sont:
4- Agrandir l'image horizontalement du côté le plus petit séparant la source lumineuse du bord de l'image (ici côté soleil) de la différence en pixels entre les mesures faites au point 3.
5- Reprendre le point 3 et l'appliquer verticalement.


Pour une image animée, merci de cliquer sur le lien suivant : http://imageshack.com/a/img856/9628/epjw.gif
Les trois dernières étapes sont les suivantes:
6- Reprendre le point 4 et l'appliquer verticalement.
7- Notre image est reconstituée; nous pouvons à présent matérialiser le centre géométrique de l'image en traçant deux diagonales partant des coins et se croisant en ce centre.
8- Ce centre géométrique n'est que théorique et, dans les faits, rarement identique au centre optique, qui est matérialisé ici simplement en repérant le centre de la ligne tracée au point 2.


Pour une image animée, merci de cliquer sur le lien suivant : http://imageshack.com/a/img809/3295/iesj.gif
Nous nous retrouvons donc au final avec une image qui mesure 1389x923 pixels, soit un ratio de 1.50... donc tout à fait conforme.

Il existe également un autre document très intéressant réalisé par Vicente-Juan Ballester Olmos (de l'excellent blog UFO Photocat que nous recommandons très chaleureusement) et Ole Jonny Brænne (en Anglais), intitulé Norway in UFO photographs: The first catalogue. Ces photos cataloguées sont potentiellement expliquées (lens flare, etc) ou de sérieux bémols sont donnés pour d'autres.



A suivre...


Pour "allez plus loin" :

Quelques études critiques (en Anglais) :
Michele Moroni - About the Hessdalen Debate (2003)
http://www.itacomm.net/ph/Moroni_e.htm
Matteo Leone - Questioning Answers on the Hessdalen Phenomenon (2006)
http://www.scientificexploration.org/journal/jse_20_1_leone.pdf

Un texte de Michelle Moroni (en Anglais) sur une controverse entre Massimo Teodonari et Matteo Leone :  http://www.itacomm.net/ph/Moroni_e.htm
La fin de cette controverse donnant raison à Matteo Leone et que la vidéo est compatible avec des phares de voitures : http://www.itacomm.net/ph/2007_LEONE-IPHW.pdf


Brian Dunning a consacré un épisode de son balado aux Lumières d'Hessdalen. Des candidats prosaïques sont proposés. "Nablator" a justement traduit celui-ci en Français : 

Les lumières de Hessdalen

Des scientifiques cherchent une explication de haute technologie pour ces lumières fantômes en Norvège. Mais la véritable cause ne serait-elle pas beaucoup plus simple?

Skeptoid n°270
9 août 2011

Revenons en 1981, quand les gens dans la vallée norvégienne de Hessdalen ont commencé à voir quelque chose d'étrange dans leur ciel nocturne. Des lumières colorées qui flottaient en silence apparaissaient parfois au-dessus de la vallée. Les observateurs curieux ont découvert qu'elles étaient plus facilement observables d'une zone en pente à l'extrémité nord de la vallée, en regardant vers le sud, et en quelques années les chercheurs d'ovnis a commencé a converger vers Hessdalen. Et depuis, il y a eu là l'une des plus longues et des plus techniques de toutes les enquêtes sur les ovnis.

Certains les appellent des ovnis, certains les appellent des lumières fantômes, certains les appellent Earthlights [NdT : théorie des phénomènes lumineux d'origine géophysique, cf. Persinger]. Aucun des chercheurs n'a une très bonne idée de ce qu'elles sont, mais les habitants de Hessdalen ne semblent pas trop inquiets. Leur petite vallée est tranquille, bien loin des sentiers battus, et seulement quelques centaines de personnes vivent dans son village dispersé. En 1983, le Dr Erling Strand, un chercheur d'ovnis, a lancé le projet Hessdalen comme une sorte de structure centrale pour toutes les informations recueillies par les ufologues et d'autres chercheurs. Strand était convaincu qu'une branche inconnue de la physique était responsable des lumières étranges, et il a encouragé autant de scientifiques que possible à se joindre à son projet.

En 1998, le Projet Hessdalen a construit une station de mesure automatisée sur la zone en pente populaire, avec une vue dégagée du ciel vers le sud de la vallée. Elle a été truffée d'une variété étonnante de matériel technique, qui comprenait des caméras optiques, des magnétomètres, de l'équipement météo et des instruments de mesure de rayonnement électromagnétique basse fréquence. Curieusement, la station comprend également un générateur de nombres aléatoires faisant partie du Global Consciousness Project, qui vise à prouver que la conscience humaine collective prédit des événements importants en altérant la production de générateurs de nombres aléatoires. Vraisemblablement, c'est pour tester si l'apparition des lumières de Hessdalen est une sorte d'événement psychique.

Ce que la station automatisée a trouvé est que les lumières apparaissent habituellement dans le ciel entre 21 heures et 1 heure, et plus souvent en hiver. De nombreuses photos ont été envoyées à leur serveur web, et elles peuvent être vues sur hessdalen.org. Quand elles apparaissent, chacune des lumières maintient une température de couleur constante, et son spectre reste cohérent.

Les chercheurs ont creusé le sujet pour essayer de mettre le doigt sur cette nouvelle branche insaisissable de la physique. Un des associés Dr Strand, l'astrophysicien et radioastronome Dr. Massimo Teodorani, a écrit à propos des nombreuses théories, qu'ils ont explorées:

Principalement les causes possibles suivantes ont été envisagées: l'activité ionosphérique, l'activité solaire, les rayons cosmiques, les monopôles magnétiques, des mini-trous noirs, la matière de Rydberg, les nanoparticules chauffée, la piézoélectricité, [et] les fluctuations quantiques du vide. Pour aucune de ces causes, sauf pour certains aspects de la piézoélectricité, il n'a été possible de trouver une preuve de succès.
Teodorani était lui-même favorable à une explication assez pittoresque. Sa théorie est un peu longue, mais je vais la paraphraser. Il croit que l'eau s'infiltre dans les fissures de quartz dans la vallée, et quand il gèle, elle exerce une pression sur le quartz, provoquant un effet piézoélectrique qui produit un courant électrique. Il saute alors à la présence supposée d'une boule de plasma stationnaire, probablement allumée par le courant piézoélectrique, et l'équilibre de cette théorie complexe implique les caractéristiques du plasma. Il se lie avec la vapeur d'eau, les aérosols et les spores de moisissures dans l'air. Il se maintient en équilibre en raison d'interactions complexes, et conserve sa forme en raison d'un présumée «manteau frais» d'eau et d'ions.

Ce n'est pas une explication utile, elle est, au mieux, une hypothèse tirée par les cheveux. Elle enchaîne un certain nombre de suppositions marginales, dont peu sont plausibles ou ont jamais été observées. D'une part, ce que l'histoire entière de la Terre nous a enseigné, c'est que lorsque l'eau gèle à l'intérieur des fissures des roches, elle fissure la roche. Pas une fois il n'a été observé qu'elle quitte la roche intacte et transfère l'énergie en produisant du courant électrique qui crée des boules de plasma planantes. D'autre part, le quartz naturel présentent l'effet piézoélectrique, mais il y a très peu de quartz à Hessdalen. C'est presque uniquement du schiste et du grès. Alors que le schiste contient des particules de quartz, les schistes sont facilement fracturés par la glace ce qui les déchargerait de toute pression. Enfin, l'effet piézoélectrique dans certaines roches naturelles est réel, mais à peine détectable. A ma connaissance, il n'y a aucun exemple de telles micro-tensions minuscules provoquant la combustion de quelque chose, que ce soit dans les conditions froides et humides naturelles ou dans un environnement contrôlé de laboratoire.

Ce que Teodorani a entrepris n'est pas la recherche de la source des lumières qui ont été observés, mais plutôt un effort qui partait de l'hypothèse qu'un processus géophysique unique produisait des boules de lumière qui s'élevaient hors de terre. Il a ensuite formulé quelques hypothèses sur la façon dont il pensait que cela pourrait être accompli. Partir d'une explication, et travailler à l'envers pour essayer de la faire correspondre aux observations est l'opposé de la façon dont on doit procéder pour faire de la bonne science.

Même si l'hypothèse de Teodorani était vraie dans tous les détails, elle ne serait toujours pas une explication acceptable pour les observations de Hessdalen. Les gens vivent dans toute la vallée de Hessdalen, et aucune des observations n'a jamais décrit de lumières qui sortent du sol, ni même aucune lumières au dessus des témoins. En effet, rien n'a jamais été rapporté avoir été vu à l'intérieur de la vallée elle-même. Pour voir les lumières, vous devez monter sur la colline à l'extrémité nord de la vallée, et regardez vers le sud, vers les sommets dans l'axe de la vallée. L'hypothèse de Teodorani suppose que ses boules de plasma sont dans la vallée et flottent vers le haut, contrairement aux observations qui indiquent simplement que des lumières sont visibles au sud du point d'observation. Une meilleure explication de pourquoi aucune personne dans la vallée n'a jamais vu de boules planer autour d'elle, puis monter plus haut, est que les lumières ne sont pas là, et que leurs sources sont ailleurs.

Un conseil dont Teodorani et les autres chercheurs d'Hessdalen ne semblent pas avoir tenu compte est celui que leur a donné Marsha Adams de l'International Earthlight Alliance dans son article de 2006 intitulé Artefacts de navigation aérienne à proximité de la vallée de Hessdalen, Norvège. Elle y déclare :

Les chercheurs qui étudient les Earthlights doivent être vigilants pour [détecter] les artefacts lumineux. En plus de phares de véhicules, lumières de maison et de ferme, étoiles, planètes, mirages, et autres phénomènes aérien naturels, une importante source d'artefacts lumineux est la présence d'aéronefs commerciaux et privés opérant à proximité des sites d'observation.
En utilisant de simples logiciels de navigation disponibles dans le commerce, elle a identifié un certain nombre de couloirs de circulation aériens, de stations VOR de navigation et d'aéroports locaux. Cela comprend un couloir que je trouve particulièrement intrigant : un couloir à 18° au nord du VOR de Tolga, conduisant directement à la vallée de Hessdalen, tout droit vers la station de mesure automatisée, exactement dans la direction où elle est orientée.

Comme cela a été précédemment mentionné dans ​​d'autres épisodes de Skeptoid traitant des lumières fantômes, (les lumières de Marfa au Texas, les lumières Min Min en Australie, et les lumières de Brown Mountain en Caroline du Nord) il y a des phénomènes physiques connus qui peuvent rendre compte de ces rapports. Une meilleure façon d'enquêter sur le phénomène de Hessdalen serait au moins d'envisager les causes trouvées pour ces autres lumières. Les lumières Min Min ont été prouvées être une sorte d'effet de lentille thermique, où l'air chaud accumulé par la topographie du terrain se trouve en dessous de l'air plus froid de la nuit, et reflétait les lumières à l'horizon ; un effet que nous appelons un mirage supérieur. Cependant les lumières de Marfa et Brown Mountain se sont avéré être des méprises de lumières conventionnelles directement dans la direction de vision, sans doute déformées par des effets de lentille similaires. Ces irrégularités thermiques ont été trouvés dans les deux endroits. Dans le cas de Marfa, c'étaient des phares de voiture le long de deux autoroutes importantes. À Brown Mountain, c'étaient les phares d'une locomotive qui passait régulièrement sur la plaine au loin, ainsi que quelques autres lumières. La majorité des images capturées par la station de mesure automatisée de Hessdalen ont exactement l'aspect des phares d'atterrissage de forte puissance d'avions suivant le corridor au nord du VOR de Tolga.

L'aéroport de Trondheim (TRD) est au nord d'Oslo, en Norvège. Cette route passe presque directement au-dessus de Hessdalen. Quand les lumières de Hessdalen ont commencé à attirer l'attention en 1981, le service de charters passagers entre Oslo et Trondheim était à ses débuts, ayant commencé avec seulement quelques vols en 1976. En 1982, Trondheim avait ouvert son troisième terminal, et au moment où Scandinavian Airlines a acquis les transporteurs locaux en 2002, la route Oslo-Trondheim a été la plus empruntée de toute la Norvège. Trondheim est à environ 40 miles nautiques au nord de Hessdalen, et à cette distance l'utilisation des phares d'atterrissage est optionnelle. Certains pilotes les allument, certains ne le font pas, et les conditions météorologiques affectent souvent leur choix. Notez la conclusion par la station automatisée que les lumières apparaissent généralement entre 21 heures et 1 heure, quand il fait sombre et que le trafic aérien est actif, et plus souvent en hiver, quand plus de pilotes préfèrent utiliser les phares d'atterrissage pendant le vol au milieu des nuages. Que les lumières de Hessdalen soient de mystérieuses boules de plasma inexpliquées ou non, des lumières extrêmement brillantes correspondant aux photographies auraient été visibles dans le ciel très souvent, de nuit. Si vous êtes déjà resté près d'un grand aéroport et regardé dans l'axe d'une piste la nuit, vous avez vu le ciel parsemé d'étrange orbes lumineux stationnaires.

Au moment où le projet Hessdalen construisait sa station de mesure automatisée, et les chercheurs d'ovnis élaboraient fébrilement des hypothèses complexes sur le plasma, les nanoparticules, l'électromagnétisme et les mini-trous noirs, le ciel au-dessus a été remplie du plus grand nombre d'étranges orbes lumineuse stationnaires que Scandinavian Airlines avait jamais fait voler.

En aucune façon je ne suggère que les phares d'atterrissage sont la cause de toutes les observations Hessdalen, mais je n'ai trouvé aucune mention par aucun des scientifiques dirigeant le projet qu'un effort sérieux a été fait pour mettre en correspondance les survols d'aéronefs avec les observations et tenter de réfuter cette hypothèse particulière. En effet, quelques-unes des photographies des lumières automatiques montrent la station vers le bas au niveau du sol. La route 576 longe le fond de la vallée de Hessdalen, de sorte qu'il serait également nécessaire de tenter de corréler les observations du niveau du sol avec un trafic automobile, ce qui est exactement la manière dont ont été résolues les lumières de Marfa, au Texas. Les effets observés à Marfa et en Australie, de lointaines sources de lumière paraissant être proches, sous forme d'orbes planantes et ondulantes, peuvent être assez impressionnants et convaincants, et il serait présomptueux de la part des enquêteurs de Hessdalen de ne pas vérifier cette possibilité. Puisque nous avons une explication excellente et éprouvée pour des phénomènes lumineux identiques dans d'autres parties du monde, cette explication est peut-être plus vraisemblable que la liste de pistes de recherche exotiques de science-fiction répertoriées par le Dr Teodorani.

Étudiez avec un esprit ouvert. C'est dur, parce que cela signifie que vous devez être ouvert à la possibilité que vous n'avez pas, en fait, découvert de nouvelles branches de la physique.





A suivre...




Aucun commentaire: