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lundi 13 avril 2015

Est-il pertinent d'injecter une Variable locale ou géographique dans les Statistiques consacrées aux OVNI / OVI ?



Source: http://www.cnes-geipan.fr/?id=196&hc_location=ufi


Il existe en ufologie quelques études statistiques consacrées aux Phénomènes Aérospatiaux Non-Identifiés (PAN) ou bien OVNI où sont injectés régions, départements, comtés, etc. C'est à dire une composante locale ou géographique qui se voudrait comme caractérisant le stimulus, alors que ce n'est pas vraiment le cas. Au fur-et-à-mesure de mon immersion sur le sujet et ses thématiques connexes, j'en suis venu à douter de leur pertinence. Ce doute, je le résumerai brièvement par les quelques points suivants et donc ce billet.

Tout d'abord, une variable locale ou géographique, comme le département, la région ou même le comté présente une nature sous-jacente arbitraire et artificielle, "mouvante" à travers le temps et l'Histoire des Hommes. Par exemple ou pour l'anecdote, il fait débat en France à regrouper certaines régions administratives ou non, si bien qu'il faudra revoir ces statistiques par régions si les régions changent ou se regroupent/dégroupent, se re-créent... 

Quand on injecte une variable "géographique ou locale" concernant un PAN ou un stimulus observé, rappelons qu'un individu n'est pas un instrument de mesure fiable pour évaluer les distances. Aussi, et par exemple, un stimulus lumineux peut très bien se trouver "au-dessus" d'un département x ou une région X, alors que le témoin l'observe dans le département y ou la région Y (pire encore quand on injecte "communes" ou des variables locales de petites échelles spatiales). Pourtant, on classera l'observation, voire le stimulus, ayant comme caractéristique propre et locale y ou Y. 
On pense alors ou même on déclare faire des statistiques sur la "position" du "PAN" ou du stimulus physique, alors qu'on en fait en réalité sur celle du témoin.
Ceci prend encore plus de (mauvais) sens quand on tente des statistiques afin d'évaluer une tendance ou non "OVNI et sites nucléarisés" - sujet fort prisé en ufologie - : c'est le témoin qui se trouve proche ou non de ceci ou cela, pas forcément le "PAN" ou plutôt le stimulus observé... Voir par exemple la fin de ce billet.

Aussi, il ne faudrait pas perdre de vue que l'on fait ici et uniquement des statistiques sur les témoins alors que l'on croit, ou bien, on fait passer son étude comme traitant de PAN ou de stimuli "physiques" et de leurs caractéristiques propres (et donc "locales", la localisation du stimulus, ici).

Pour exemple/illustration, de nombreuses études tentent de discriminer (ou non) PAN A (c'est à dire cas où le stimulus réel a été identifié comme prosaïque) et PAN D (le cas est non résolu, inexpliqué - ce qui ne veut pas dire inexplicable -) selon un critère, une caractéristique, géographique et local(e).
Or, si un ou des PAN devenus "A" étaient en réalité célestes, le stimulus est pourtant considéré comme ayant pour caractéristiques physique et ici locale propres ce qui est en réalité et uniquement l'endroit où se trouvait le témoin, où a eu lieu l'observation !
Mais en réalité le stimulus physique (par exemple la Lune, Vénus, etc), n'était en aucun cas ou pas à proprement parler "dans" ce département, "dans" cette commune, etc.

Pourtant, on va faire de la statistique en vue de trouver ou non comme critère discriminant entre catégories "A" et "D" la commune, le département, bref le lieu (et sous-entendu la position propre du "PAN" ou du stimulus).
Ceci est valable aussi pour des stimuli responsables d'autres méprises, mais artificiels cette fois (satellites, ISS, avions).




Par exemple ici et ce graphique (Rospars, 2014) : dans les "événements" - bravo pour la précaution - A + B et ce même si je n'ai pas les détails, il y a vraisemblablement des "IFO" comme la Lune, Vénus, un satellite, un avion (peu importe). 
Certes, l'observation a eu lieu dans telle commune ou telle région ayant telle ou telle densité. Mais en quoi ce stimulus aurait-il quelque caractéristique physique propre et locale, communale ou bien régionale ? La Lune (par exemple), n'était pas plus, ni moins dans cette commune ou région qu'elle ne l'était dans d'autres... "Seul", le témoin a cette caractéristique propre et locale, pas vraiment le stimulus. Il est non-pertinent alors de dire ou d'injecter que la Lune (par exemple) a pour caractéristiques propres physique et locale tel département, commune ou région.

Quelle est la pertinence alors d'injecter de telles variables locales dans de telles analyses, puisqu'elles restent celles des témoins et non celles des stimuli ? Nous penserions faire une étude sur les stimuli (identifiés ou non) et leurs caractéristiques propres et locales, alors que ce n'est pas du tout le cas.
D'ailleurs, il en est ou serait de même pour d'autres des caractéristiques injectées dans de telles études, et pas uniquement pour la caractéristique "géographique", "locale". Ainsi, prenons la "durée", puisqu'elle est l'une des caractéristiques qui a fait couler pas mal d'encre (études Poher/Vallée, par exemple). 
Quand vous injectez une base OVI (c'est à dire objets volants identifiés) que vous comparez à une base OVNI, et bien dans la première, il va y avoir par exemple la Lune ou Vénus (mais des avions, des satellites, des météores, également). Or, en quoi la durée d'observation de ces stimuli célestes (ou artificiels) est-elle une caractéristique PROPRE et physique de ces stimuli - sous-entendu la durée réelle de "vol" par exemple - ?

Au plus ou au mieux, ces stimuli ont été observés x ou y temps (et donc il s'agit ou s'agirait ici de quelque chose de nature "subjective" et concernant l'observateur, plus que - nullement en fait - le stimulus), mais ces stimuli n'ont pas à proprement parler une caractéristique propre et physique x ou y.

Au total, je me suis interrogé sur la pertinence d'injecter la caractéristique locale ou géographique dans les statistiques consacrées aux OVNI ou aux OVI et je crois avoir alerté sur le fait qu'il ne faut pas perdre de vue que l'on fait plutôt alors une analyse sur le témoin, plutôt que sur le stimulus observé et ses caractéristiques propres et locales.






Ajout mineur, 14 octobre 2015 : Il y aurait d'autres choses à dire à propos de possibles choix "arbitraires" dans les bases de données OVNI/OVI (un classique) pour de telles études et les possibles artefacts qui en découleraient, que cela va engendrer.
Par exemple, prenons un cas de 1979 (je ne sais pas s'il est dans l'échantillon de l'étude de JP Rospars, il était classé C avant une vérification double-SAROS, mais peu importe, c'est à titre d'illustration), comme celui dit de Boulay (57).
L'observation a lieu sur la route départementale D25 et plutôt dans le lieu-dit Hohwaeldchenberg. En dehors du fait qu'il s'agit vraisemblablement d'une méprise Lune - donc peu de sens à entrer comme paramètre de la Lune/IFO qu'elle se situait dans telle commune -, on entre quoi ou qu'a t-on choisi d'entrer dans la base pour ce cas ou type de cas similaires ? La commune proche, alors qu'en réalité on est plutôt dans le lieu-dit et la route départementale ? En vertu de quoi qui ne soit pas "subjectif" ?

Combien de cas "similaires", en ce sens que le choix d'entrer telle commune (à défaut du canton), plutôt que l'autre ou les autres à proximité se fait de manière plutôt "arbitraire", "discutable" ou sujette à caution ? Il y en a ou en aurait sans doute pas mal. Citons par exemple et encore un cas de 1979 dit de Villefranche de Lauragais (31). Là encore, l'observation a lieu sur une route départementale (D16). Si le cas est listé "Villefrance de Lauragais", il semble bien que c'est parce que c'est la Gendarmerie de cette commune qui a recueilli le témoignage. A nouveau, qu'injecte-t-on comme commune pour ce cas ou type de cas similaires ? Pareillement pour un cas comme celui dit de Sellières (39), PAN A de 1979. pour lequel l'observation a lieu sur la route et plusieurs départementales. Ce type de cas où le ou les témoins circulent en voiture pose un problème quant à leur assigner telle commune plutôt que telle autre. Si on écarte ce genre de cas, alors l'étude se retrouve avec un "biais" supplémentaire (on a éliminé des observations).

Source : forum ATS.




Gilles Fernandez, April 2015.

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