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jeudi 6 octobre 2016

Nouvelle Thèse Universitaire : Le Modèle SocioPsychologique du Phénomène OVNI, par Jean Michel Abrassart...




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La thèse de Doctorat de Jean Michel Abrassart est téléchargeable ou en lecture écran en ouvrant ce lien.

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Extraits :

Le phénomène OVNI est comme une botte de foin : les défenseurs de l’hypothèse extraterrestre recherchent une aiguille dans une botte de foin, alors que les chercheurs travaillant dans le cadre théorique de l’hypothèse sociopsychologique s’intéressent à la botte de foin dans son ensemble. 
Dans le cadre du modèle sociopsychologique, nous sommes intéressés par la botte de foin et pas tellement par une hypothétique anomalie en son sein.
Lorsque l’on examine les éléments empiriques que les ufologues présentent à la communauté scientifique comme « preuves », il est important de ne pas uniquement considérer ce qu’ils ont mais aussi ce qu’ils devraient avoir mais qu’ils n’ont pas. Autrement dit, l’absence d’éléments que l’on devrait avoir si une hypothèse était vraie va à l’encontre de cette hypothèse lorsque l’on évalue sa pertinence. 
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L'ufologue français René Fouéré (1969) écrit au sujet de la diversité des stimuli pouvant
générer une méprise :
« Quand on ajoute à la liste des phénomènes naturels surprenants celle des phénomènes
aériens que la technique humaine, civile et militaire, est capable de provoquer, on est quelque peu effrayé de la masse des connaissances qu'un observateur devrait posséder pour savoir si telle lueur ou telle forme qu'il aperçoit dans le ciel est ou non réellement insolite, peut ou non s'expliquer soit par le jeu des forces naturelles, soit par l'industrie et l'initiative des hommes.
S'il devait se renseigner au sujet de ce qu'il a pu voir, ce n'est pas à un seul spécialiste mais à tout un aréopage de spécialistes qu'il devrait s'adresser, c'est tout un centre d'information pluridisciplinaire qu'il lui faudrait consulter. »

Le phénomène OVNI naît pour sa part de la rencontre entre des stimuli physiques dans le ciel et des individus qui projettent sur eux des représentations culturelles.  Et s’il y avait vraiment une anomalie cachée au cœur du phénomène ? Si une telle anomalie existait, elle n’expliquerait en réalité qu’un très faible pourcentage des observations. Elle ne rendrait compte que d’une fraction des cas résiduels, eux-mêmes une fraction de l’ensemble des cas. 
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Les travaux universitaires prenant pour objet d'étude "le phénomène OVNI" et ses thématiques connexes (comme les abductions) sont plutôt rares et encore plus en langue Française (Toselli ou ici et ). 
Quant à un état des lieux du modèle sociopsychologique, cela se compte sur les doigts de la main...
Voilà au moins quelques raisons de se satisfaire à voir cette thèse finalisée.

J'espère qu'elle en encouragera d'autres, notamment en psychologie cognitive et expérimentale : en effet, même si on y trouve des références à des travaux de psychologie cognitive, je pense qu'il est possible d'aller plus avant pour soutenir et continuer à valider le modèle sociopsychologique par un ensemble de protocoles expérimentaux. Et donc de tester dans la labo (ou in situ), le modèle.
Cette "rencontre de stimuli physiques" sur lesquels seraient ou sont projetés des "représentations culturelles" - des processus cognitifs dirigés par les concepts - ou mettant en oeuvre des processus de plus bas niveau, dirigés par les données (je pense à l'airship effect) est à mon humble avis facilement testable par des protocoles et une voie féconde. 


Exemple de dessins alors que le stimulus réel était une rentrée atmosphérique...

Le protocole d'Edgar Wunder...

A peu près tout ce qu'un état des lieux méritait, du moins pour ce qui est de ma propre connaissance et immersion, et donc relative du sujet, quant au modèle sociopsychologique, figure dans la thèse.

Quelques remarques tout à fait mineures, d'autant que je suis biaisé par ces aspects qui m'intéressent particulièrement, et j'en suis tout à fait conscient. De plus, je n'ai fait qu'une lecture, ce qui est bien peu :

J'aurais aimé que la plasticité du phénomène OVNI (forme, taille, vitesse, comportement, etc.) soit encore plus présente, de même que la contextualisation des termes "soucoupes volantes" et "disques volants" pour les contemporains de 1947, qu'ils soient civils ou militaires (documents déclassifiés). 

Des méprises simples aux faux-souvenirs, j'attendais plus d'exemples afin de les asseoir ou les illustrer empiriquement. De même, qu'un catalogue des stimuli prosaïques générant des rapports, vidéos ou photographies d'OVNI aurait peu être tenté. 

L'indiscernabilité/discernabilité OVNI/OVI aurait peut-être pu être fouillée plus avant, notamment par un état de l'art des études "statistiques" à disposition du chercheur (études Battelle - SR n°14 -, Poher-Vallée ou encore Rospars récemment).

M. Monnerie esquissa le modèle sociopsychologique, mais fût assez maladroit. 
C. Maugé, J. Scornaux, P. Toselli (et d'autres) l'auront rendu plus rigoureux. Puis, Rossoni, Maillot & Déguillaume. 
Abrassart le fait entrer dans l'Université.

En souhaitant donc vivement que ce travail suscite des vocations et des travaux de recherche dans le monde universitaire et qu'il participe "à créer des réseaux scientifiques dignes de ce nom".

Gilles Fernandez, Octobre 2016.